Septembre est arrivé avec sa palette de lumières dorées, de couleurs flamboyantes, de senteurs dans les sous-bois. Dans ma recherche de ces trésors, et de photographies automnales, le hasard m’a conduite dans l’Aubrac, lorsque les jours deviennent plus frais et que les arbres se parent de jaune et de rouge. Cette année, les estives se sont vidées de leurs bêtes avant l’arrivée des grands froids. Le retour aux étables se fait à pattes ou en camion. Dans ce second cas, la première tâche des fermiers est de séparer les veaux de leurs mères afin de les embarquer dans à l’arrière du véhicule. Facile à dire ! La réalisation s’avère truculente, pleine de rebondissements dans lesquels on assiste à des courses échevelées, à des ruses déjouées avec brio, à des coups de colère, à des coups bas. Mais l’opération s’avère aussi poignante car on y voit de l’inquiétude, de la peur et des marques de profond attachement de la mère pour son petit. La séparation durera quelques heures, le temps de descendre les veaux à l’étable et de revenir chercher les mères. Il suffisait d’être là.
Sophie Carpène
Photo première année