Avec un portrait qui ressemble à celui de Virginia Woolf, le clin d’œil de l’affiche aborde un territoire singulier. Longtemps considéré comme un métier d’homme, la photographie n’a pas attendu les mouvements féministes pour conquérir l’autre sexe : la technique n’avait pas encore trouvé son nom que déjà Anna Atkins réalisait ses cyanotypes. L’exposition qui se partage en deux, réserve la période ancienne 1839-1918 à l’Orangerie, pour continuer au musée d’Orsay sur la période moderne 1919-1939. Où l’on voit que les grandes signatures que sont Julia Margaret Cameron, Gertrude Käsebier, Laure Albin-Guillot ou Florence Henri se trouvent entourées d’une multitudes d’artistes moins célébrées mais tout aussi talentueuses. Organisée par les musées d’Orsay et de l’Orangerie avec la participation de la Library of Congress de Washington, l’évocation couvre donc un siècle entier pour rendre aux femmes la place qui leur revient sur le terrain de l’art, du documentaire et même du reportage de guerre, sans pour autant les priver de leur statut incontournable de modèle.
Hervé Le Goff
Musée de l’Orangerie, 1, place de la Concorde, Paris 8e, Musée d’Orsay, 1,rue de la Légion d’Honneur, Paris 7e, Du 14 octobre au 24 janvier 2016