Le jeune Coréen du Sud a quitté Séoul pour venir à Paris il y a deux ans ; il y a appris le français, il y étudie actualites la photographie en première année à l’Efet. Si ses images ont en commun de sacrifier à la technologie argentique, elles traduisent d’abord ses impressions de promeneur amoureux des architectures, de témoin des jeux de la lumière et de la nuit. Passionné par la street photography, Minnseo Kim contrôle cependant son approche des quidams qui passent devant son objectif, capturant leurs silhouettes fugitives, contournant la tentation de l’anecdote. Tout au contraire, sa vision résolument subjective se rapproche des artistes qui donnent de la Ville une image singulière, interprétée, voire dénaturée, comme ce dialogue de sourds entre la façade intérieure du Palais Royal et les colonnes de Daniel Buren, comme la présence nocturne et stellaire de la Pyramide de Ieoh Ming Pei au Louvre ou encore ces Champs Elysées vibrant de leurs éclairs d’électrocardiogramme.
Hervé Le Goff