Suivant le secteur dans lequel ils exercent et la nature de leurs clients, les photographes peuvent ou doivent adopter différents statuts qui vont avoir une incidence leur fiscalité et leur couverture sociale. Explications.
Bien que le métier semble le même – réaliser des photographies pour le compte d’un client – les photographes se distinguent en différentes catégories. Comme dans d’autre métiers, ils peuvent être salariés d’une entreprise privée, en CDI ou en CDD, ou même fonctionnaires s’ils ont passé les concours de la fonction publique et exercent, par exemple, pour une municipalité, un département, une région ou un ministère. S’ils publient leurs images dans la presse, les photographes indépendants sont eux aussi des salariés, mais payés à la pige. Ils reçoivent une fiche de paie pour chaque publication et cotisent au régime général. Si la moitié de leurs revenus provient de leur collaboration avec la presse, ils peuvent alors aussi faire une demande de carte de presse auprès de la CCIJP, la Commission de la Carte d’Identité des Journalistes Professionnels. Ce qui facilite ensuite leurs demandes d’accréditation pour des événements ou la reconnaissance de leur activité professionnelle dans des zones spécifiques par exemple.
Auteur ou artisan
Suivant le profil de leurs clients, les photographes indépendants peuvent ensuite décider d’opter pour deux statuts différents : celui d’auteur ou celui d’artisan. Les photographes auteurs vendent un droit d’exploitation sur leurs œuvres ou l’œuvre elle-même s’il s’agit d’un tirage en édition limitée par exemple, ce qui permet de le considérer comme une œuvre d’art. Ils peuvent donc commercialiser un droit de diffusion sur une photo issue de leurs archives mais aussi la réaliser spécifiquement pour leur client, ce qui peut engendrer des frais de production supplémentaires. Le statut d’auteur assimile le photographe à un professionnel libéral et lui confère un régime fiscal avantageux avec des charges et une faible TVA. Les photographes auteur déclarent leurs revenus à l’Urssaf du Limousin (anciennement Agessa) et, lorsque ces derniers excèdent un certain seuil, cotisent en plus à la caisse nationale de retraite complémentaire des artistes-auteurs, l’Ircec. Ce statut d’auteur est en revanche réservé aux cessions de droits à une entreprise ou de manière plus générale à un diffuseur et ne peut être employé pour une prestation réalisée pour le compte d’un particulier. Les photographes dits sociaux, qui réalisent des mariages ou des portraits de famille et des photos d’identité comme les photographes scolaires doivent se déclarer comme artisan. Ils peuvent alors choisir d’être autoentrepreneurs, ce qui a l’avantage d’être un statut simple à mettre en place, ou de créer une société type SAS, SASU ou SARL. En société, le photographe pourra récupérer la TVA sur ses achats, déduire ses charges et même potentiellement avoir des salariés. Il est en revanche soumis à des obligations comptables plus contraignantes.
Devenir photographe ne consiste pas seulement à faire des photographies. Il faut aussi gérer son activité, démarcher ses futurs clients et se déclarer correctement auprès des organismes correspondants. En plus des cours de prise de vue, de retouche ou d’impression, l’école EFET Photographie accompagne donc aussi ses élèves sur ces questions administratives et juridiques indispensables pour faire d’eux des professionnels.