Emma Frery Alumni d’EFET PHOTO

27 janvier 2025

Emma Frery, ancienne étudiante d’EFET Photo et Major de Promotion, Major du Jury et Major Dossier de l’European Bachelor of Photography (2017-2020), nous ouvre les portes de son univers artistique et revient sur son parcours riche et inspirant. Après un déclic en 2016, elle a su transformer sa passion pour la photographie en une carrière couronnée de succès, marquée par des prix prestigieux et des expositions remarquées. À travers cette interview, Emma partage avec nous les moments clés de sa formation, ses influences, et ses conseils pour les futurs photographes en quête de leur propre vision.

 

Peux-tu te présenter et nous parler de ton parcours avant d’intégrer l’école de photographie ?

 Après un baccalauréat littéraire obtenu en 2015, je me suis d’abord orientée vers des études en Sciences du langage, pensant que cette voie m’aiderait à mieux comprendre la communication et les interactions humaines. Mais très vite, la photographie a pris une place centrale dans ma vie. Pendant ma deuxième année à l’université, je passais mes journées à explorer les rues de Paris avec mon appareil photo, à capturer des instants de vie avec mes amis, des portraits spontanés, et même des scènes plus artistiques.

Le véritable déclic est survenu en 2016, lors d’un workshop à Trouville-sur-Mer. En manipulant un appareil photo manuel pour la première fois et en travaillant sur des techniques artisanales, j’ai ressenti un profond alignement entre ce médium et ma manière de m’exprimer. Les encouragements de mon formateur ce jour-là m’ont convaincue : il fallait que je me lance.

Qu’est-ce qui t’a donné envie de te lancer dans la photographie ?

C’est à la fois une question de passion et de logique. J’ai réalisé que je mettais bien plus d’énergie et de cœur dans mes projets photographiques que dans ma licence. Mes proches, voyant ma détermination, les retours du public et mes progrès, m’ont encouragée à suivre cette voie. Et surtout, il y avait cette sensation indescriptible : celle d’avoir enfin trouvé un moyen d’expression qui résonnait profondément avec qui je suis.

Pourquoi as-tu choisi cette école en particulier pour te former ?

Le choix s’est fait un peu sur le fil, mais il était réfléchi. J’ai découvert l’EFET grâce à une amie de l’université, également photographe qui en disait beaucoup de bien. Après avoir exploré les travaux des anciens élèves, j’ai été impressionnée par la qualité des séries et leur diversité. Ce qui m’a convaincue, c’était aussi l’aspect pratique et concret de la formation : pouvoir expérimenter dans différents domaines de la photo tout en développant un style personnel.

Quels souvenirs gardes-tu de tes années à l’école ?

C’est une période qui m’a transformée : j’ai gagné en confiance et en assurance. J’ai appris à sortir de ma zone de confort et à explorer des styles que je n’aurais jamais tentés seule. Ce que je retiens le plus, c’est l’effervescence des projets : les longues heures passées à travailler en post- production avec Théo Steiner, les critiques constructives avec Noel Bourcier, Fred Perrot et Philippe Breson, et surtout, ce sentiment d’accomplissement après chaque projet terminé. L’école m’a permis de m’approprier la photographie, tant sur le plan technique qu’artistique.

Y a-t-il un cours ou un projet qui t’a particulièrement marqué ?

Oui, deux projets en particulier. Le premier, « Nocturnes », est une série sur laquelle j’ai travaillé tout au long de ma dernière année. Ce projet m’a poussé à explorer les jeux de lumière et les ambiances nocturnes de manière narrative, sous les conseils avisés de Philippe Breson. Le second, « Il était plus d’une fois… », est un projet engagé et philanthropique sur des victimes de violences qui ont décidé de libérer leur parole au travers de photographies rappelant des contes célèbres. Ce projet m’a profondément marquée, car il mêle esthétique et engagement social.

Peux-tu nous parler des professeurs ou des intervenants qui t’ont inspirée ?

Chaque professeur avait sa propre approche, mais Philippe Breson a eu une influence décisive sur mon parcours. Il avait cette capacité à me faire confiance, à voir au-delà des imperfections techniques et à me pousser à raconter une histoire à travers mes images. Ses retours étaient toujours constructifs et bienveillants. J’ai aussi adoré les cours de Noël Bourcier, qui m’ont permis d’ancrer mon travail dans une perspective historique et artistique plus large.

Comment l’école t’a-t-elle aidée à développer ton style ou ta vision artistique ?

L’école a été un tremplin pour structurer mon approche. Grâce aux cours d’Histoire de la Photographie donnés par Noel Bourcier, j’ai découvert des artistes et des mouvements qui résonnaient avec ma propre sensibilité. Cela m’a permis de mieux comprendre mon propre style. Les conseils de Philippe Breson, m’ont permis de canaliser mes idées et de produire des séries plus cohérentes.

As-tu eu l’opportunité de participer à des expositions, concours ou stages pendant ta formation ?

A la fin de la première année, un camarade de classe a trouvé un lieu dans lequel nous avons pu organiser notre toute première exposition photo. Nous étions 5 étudiants de la promo à y avoir affiché des clichés de manifestations parisiennes réalisées dans l’année.

A peine 3 mois après avoir passé mon jury de fin de 3ème année, j’ai remporté le Grand Prix Paris Match du Photoreportage (2020) avec mon projet personnel « Handi’Chiens, ces héros de leur quotidien ».

Lors de ma première année, j’ai participé à une exposition collective organisée avec des camarades de promo. Nous avions choisi un thème sur les manifestations parisiennes, ce qui nous a permis de confronter nos travaux à un public extérieur.

Mais l’un de mes plus grands moments reste la victoire au Grand Prix Paris Match du Photoreportage en 2020, quelques mois seulement après la fin de ma formation. Mon projet

« Handi’Chiens, ces héros de leur quotidien » a été récompensé, et cette reconnaissance m’a confortée dans mon choix de carrière et a été un tremplin supplémentaire pour signer des contrats et exposer mes projets.

Quel est ton parcours depuis EFET PHOTO ?

En sortant de l’école en tant que Major de Promotion, Major du jury et Major dossier, je me suis lancée à mon compte sous deux statuts : artiste-auteur et auto-entrepreneur artisan, ce qui m’a permis de travailler avec les professionnels et les particuliers, ainsi que de vendre mes photos.

  • 2020 : lauréate du Grand Prix Paris Match du Photoreportage avec ma série « Handi’Chiens, ces héros de leur quotidien ». J’ai également publié une de mes série dans le magazine
  • 2021 : second prix du concours « Jeune de Qualité » du Lions Club Ile-de-France Est avec

ma série « Il était plus d’une fois… ». J’ai également exposé ma série « Fenêtre sur cour » à la Galerie de l’Espace Art et Liberté, ainsi que sur les grilles de l’Hôtel de Ville de Charenton-le-Pont.

  • 2023 : lauréate du concours en noir et blanc #NikonZFCBlack avec une de mes photos de la

série « Agatha ». Exposition « Moments imparfaits » avec ma série « Fenêtre sur cour » au forum Bonlieu de Annecy. Finaliste du Prix Picto de la Mode avec mes deux séries « Agatha » et « Quand tombe la nuit ».

  • 2024 : lauréate du Prix des Critiques (aussi appelé Prix du Nouveau regard de la caméra d’or

Abbas Kiarostami) avec ma série « Fenêtre sur cour ».

J’ai également eu l’opportunité de donner des cours de photographie à des jeunes de 13 à 25 ans. Depuis 2022 il m’arrive d’assister un attaché de presse lors des avant-premières de films au niveau du photocall, ce qui me permet de rencontrer des acteurs tels que Brad Pitt, Ryan Gosling, Emily Blunt, Cillian Murphy, Joaquin Phoenix, Robert Downey Jr, etc.

 

 

Peux-tu nous parler de projets récents ou de ton activité actuelle ?

Aujourd’hui je travaille toujours auprès des particuliers et des professionnels. Et je vends des tirages de mes travaux artistiques.

Mon Instagram artistique : @shootamme

Mon Instagram clients : @emmafrery_photographe

Quels conseils donnerais tu aux futurs étudiants qui envisagent de se lancer dans la photographie ?

Si vous débutez, plongez-vous dans la photographie sous toutes ses formes. Allez à des expositions, « mangez de la photographie », explorez différents styles, expérimentez en studio et sur le terrain. Ne vous limitez pas à une seule discipline : c’est en touchant à tout que vous découvrirez ce qui vous passionne vraiment.

Si votre ambition est de devenir professionnel, il faut aussi maîtriser les coulisses : apprendre à gérer votre communication, comprendre les statuts juridiques, et surtout, savoir raconter une histoire à travers vos projets. Être photographe, ce n’est pas seulement appuyer sur un déclencheur : c’est construire une vision, et apprendre à la partager et à la vendre avec le monde.

 

Y a-t-il une photographie ou un photographe qui t’inspire particulièrement ?

 La photographie qui a été un déclic dans la construction de mon univers artistique est celle de la collaboration Helmut Newton et Yves Saint-Laurent :

 

 

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