Curieux travail que celui de Bertrand Hugues qui semble chasser le végétal pour le collecter ou au contraire le contourner au point de l’éliminer. Opérant à la chambre d’atelier, il capte d’abord la texture comme l’a fait en son temps Karl Blossfeldt. Jouant sur les transparences et les ombres, il retrouve les préoccupations d’un Moholy-Nagy ou d’un Kertész, isolant l’objet, l’abstrayant dans une structure parfaite et blanche, il rejoint les herbiers sublimes d’un Denis Brihat. Pourtant le travail de Bertrand Hugues n’imite rien ni personne, il poursuit son chemin de promeneur solitaire, jouant sans lassitude avec la lumière, les formes et les textures que la nature lui fournit sans limite, inventant l’espace pour les voir renaître. Appréciées en nombre ou savourées à l’unité, ses images s’élèvent de l’option décorative pour atteindre la beauté pure des mathématiques du végétal, où se cache, dit-on, le nombre d’or. Depuis 2002, Bertrand Hugues monte une à trois expositions par an. Pour cet été 2015, il en a précisément trois : à la Galerie Berthet-Aittouarès, 14 et 29 rue de Seine, Paris 6e jusqu’au 11 juillet, au Conseil départemental d’Eure et Loir à Chartres, jusqu’au 11 septembre et à la Galerie Sabine Puget, à Château Barras Fox-Amphoux (Var) qui lui donne sa « carte blanche » du 9 juillet au 6 septembre.