Pour faire une photo nette, il faut réaliser la mise au point à l’endroit voulu mais aussi utiliser un temps de pose suffisamment bref pour figer le mouvement du sujet et pour maintenir l’appareil stable. Sur ce dernier point, les systèmes de stabilisation sont d’une grande aide.
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Différents procédés
Il existe différentes technologies qui permettent de compenser les mouvements du photographe à la prise de vue. La plus ancienne est la stabilisation optique dont les premiers systèmes développés par Nikon et par Canon remontent au milieu des années 90. Son principe repose sur la présence dans l’objectif de gyroscopes qui analyses les mouvements. Le sens et l’amplitude de ces micro-déplacements sont ensuite répercutés sur un bloc optique flottant qui va les compenser en temps réel de manière à ce que l’image projetée sur le film ou sur le capteur soit toujours précisément au même endroit. L’image sera donc nette. Au fur et à mesure des années, les systèmes de stabilisation optique se sont perfectionnés. Ils ont notamment intégré différents paramétrages pour agir, par exemple, uniquement dans le sens vertical et ne pas compenser le déplacement latéral volontaire du photographe qui réaliserait un filé, et ont ajouté à une compensation des mouvements de tangage et de lacet, la capacité d’ajuster un léger décalage vers l’avant ou vers l’arrière, en macro notamment. L’amplitude des premiers objectifs stabilisés permettait de gagner un à deux paliers de vitesse quand les modèles les plus récents peuvent dépasser cinq valeurs. Les systèmes de stabilisation optique ont en revanche un gros défaut : ils doivent être intégrés à chaque objectif, ce qui joue sur leur poids et surtout sur leur prix.C’est pourquoi des systèmes de stabilisation intégrés aux capteurs (IBIS pour In-Body Image Stabilization) ont été développés.
Des capteurs stabilisés
Si les premiers systèmes de stabilisation de capteur ont fait leur apparition au milieu des années 2000 sur les appareils de la marque Minolta, suivi de près par Pentax et Olympus, il a fallu attendre 2018 pour que Nikon en équipe ses hybrides Z 6 et Z 7 et 2020 pour que Canon en fasse de même sur ses EOS R5 et R6. À l’heure actuelle, toutes les marques d’appareils photo proposent au moins un modèle au capteur stabilisé, quelle que soit sa dimension puisqu’il existe des appareils équipés d’IBIS en micro 4/3, en APS-C, en 24×36 et même en moyen format (https://www.efet.fr/actualites/18042023-de-l-incidence-de-la-taille-du-capteur). Il faut dire que le système possède de nombreux avantages. Intégré à l’appareil, il fonctionne avec tous les objectifs et permet surtout, en plus des compensations de tangage, de lacet et de translation vers l’avant ou vers l’arrière, une compensation des mouvements de translation dans l’axe du capteur et par rotation pour compenser le roulis. Les systèmes IBIS agissent donc sur 5 axes et offrent une amplitude de correction bien supérieure à celle des systèmes optiques. Elle peut atteindre 8 paliers sur les meilleurs appareils.
La double stabilisation
Bien que performante, cette stabilisation mécanique des capteurs n’a pas entraîné la disparition des objectifs stabilisés qui sur les très longues focales (https://www.efet.fr/actualites/27012023-qu-est-ce-que-la-focale-equivalente-d-un-objectif) conservent l’avantage d’une plus grande amplitude de mouvement et donc d’une meilleure efficacité. Mais surtout, les fabricants ont fait en sorte que les deux systèmes de stabilisation puissent fonctionner de concert pour offrir une amplitude de compensation globale encore supérieure. Sur un appareil équipé d’un capteur stabilisé, un objectif lui aussi stabilisé conserve donc un intérêt. Aussi efficace soient-elles ces deux technologies ne suffisent cependant pas à assurer une stabilité parfaite en toute situation. En vidéo, une stabilisation électronique qui entraine un léger recadrage dans l’image mais permet de filmer en marchant est souvent ajoutée aux fonctions des appareils. Pour les très longs temps de pose en photo ou les mouvements de grande amplitudes en vidéo, des accessoires supplémentaires restent néanmoins nécessaires. En photo, on utilisera un trépied pour une stabilité parfaite et en vidéo des stabilisateurs électroniques capables de compenser des mouvements de grande amplitude.
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