Du type de support utilisé pour faire un tirage dépendent les densités maximales des épreuves, leurs contrastes, leurs tonalités, leurs détails ou encore leurs capacités de conservation. Bien choisir le papier de ses impressions jet d’encre est donc capital.
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Tous les papiers jet d’encre qualifiés de « photo » ont pour point commun une composition multicouche comprenant un support sur lequel est étendue une couche réceptrice d’encre. Sa structure et sa composition ont été conçues pour favoriser une absorption rapide de l’encre sans que la feuille ne gondole, pour optimiser le rendu des détails en évitant l’étalement des gouttes d’encre et pour permettre l’obtention de fortes densités. De cette couche réceptrice dépend également l’état de surface du papier qui peut être qualifié de brillant, de mat, de satiné ou de lustré.
Elle a donc une incidence sur la sensibilité aux reflets des épreuves, les papiers brillants y étant plus sujet, mais aussi sur le rendu des images. Car les papiers mats sont moins à même d’offrir de très fortes densités et de fortes saturations des couleurs. Si ce critère est aussi valable pour les tirages argentiques, l’impression jet d’encre possède à son avantage une très grande variété de bases plus ou moins nobles avec des structures plus ou moins visibles et des durées de conservation variables.
Blancheur sans azurants
Les papiers photo jet d’encre les moins chers ont souvent une structure proche de celle des papiers argentiques : ils reposent sur une base RC (Resine Coated) constituée d’une couche de papier encapsulée dans une résine lisse sur laquelle est étendue la couche réceptrice d’encre. D’où leur appellation occasionnelle de « base plastique ». Peu fragile, ils conviennent aux impressions de tous les jours mais manquent de noblesse et d’une bonne capacité de conservation. Cela vient du fait qu’ils intègrent presque systématiquement des azurants optiques dont la fonction est d’offrir une blancheur intense au papier mais dont la durée de vie est faible, entraînant un affadissement des épreuves et l’apparition d’une teinte jaunâtre après quelques années.
C’est pourquoi les supports les plus adaptés à une bonne conservation doivent être exempts d’azurants optiques, les OBA en anglais, mais aussi d’acide. Ces azurants ont pu être remplacés par du sulfate de baryum qui donne son nom aux supports barytés que l’on trouve aussi bien en argentique qu’en jet d’encre. Leur main élevée leur vaut également d’être qualifiés de papiers « cartoline » dans le jargon. Ces papiers barytés adaptés à l’impression jet d’encre sont nombreux aux catalogues des papetiers qui les déclinent en modèle plus ou moins épais, plus ou moins brillants et plus ou moins blanc puisqu’on les trouve même dans des versions « tons chauds » très légèrement jaunes. Tous ces papiers barytés possèdent néanmoins eux aussi une surface relativement lisse.
Des papiers Beaux-Arts
Pour trouver des supports aux surfaces plus originales, il faut regarder du côté de l’offre qualifiée de Fine Art, Beaux-Arts, en raison de l’origine des papiers. Car dans les premiers temps, ces supports ont été déclinés directement des papiers utilisés pour le dessin et la peinture, sur lesquels on a appliqué cette fameuse couche réceptrice d’encre. L’offre en la matière est pléthorique et se décline en toiles, les canevas, que l’on peut monter sur châssis, en papier à base chiffon, les Rag, aux structures plus ou moins marquées, les papiers torchon, etc. Si la majorité de ces papiers possèdent des bases en coton, on trouve également des supports plus originaux à base de feuilles de mûriers, de riz, de canne à sucre, de chanvre… qui en plus d’offrir des surfaces originales s’avèrent plus écologiques que le coton. Ils sont en revanche moins blancs.
À chaque image son papier
Le jet d’encre ne semble donc montrer aucune limite à l’imagination. Pour bien choisir votre papier, interrogez-vous donc d’abord sur la finalité des épreuves pour connaître vos besoins de conservation, sur la structure de vos images pour savoir si un papier lisse ou structuré sera plus adapté et sur ses tonalités pour évaluer la nécessité d’un papier brillant aux fortes densités et saturation ou si vous préférez la douceur d’un papier mat. Dans les fiches techniques des papiers, les fabricants indiquent toujours leur grammage et leur épaisseur, leur blancheur et leur composition indiquant s’ils contiennent des azurants optiques et des acides. En téléchargeant leur profil ICC, vous pouvez également réaliser un épreuvage écran et anticiper sur leur dynamique.
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