S’ils ont pour point commun un système de baïonnette permettant de leur associer différents objectifs, les appareils photo reflex et hybrides diffèrent en revanche par un point essentiel : la visée. De cette petite différence découlent en pratique de nombreuses évolutions.
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Histoire du reflex
Il faut remonter à la fin du 19e siècle pour voir apparaître pour la première fois le terme de reflex. Il désigne alors des appareils photo d’un nouveau genre qui disposent d’un système de visée permettant jusqu’au moment du déclenchement d’apprécier son cadrage au travers d’un objectif. Après les reflex bi-objectifs, comme les Rolleiflex, comprenant deux objectifs distincts, l’un pour la visée et l’autre pour capturer l’image, sont nés les reflex mono-objectif doté d’une visée qualifiée de TTL (Though The Lens), c’est à dire au travers de l’objectif principal.
Pour que l’appareil dispose d’un tel système, il doit posséder en son coeur un miroir incliné dont la fonction est de réfléchir la lumière traversant l’objectif vers le verre de visée. Inventé en 1957 par la société Asahi pour ses appareils Pentax, le pentaprisme a par la suite été ajouté au-dessus pour redresser l’image de gauche à droite. Au déclenchement, l’appareil reflex bascule le miroir vers le haut et fait perdre la visée le temps d’exposer le film.
Les mesures de lumière et de mise au point autofocus sont quant à elle effectuées pendant la visée via des capteurs dédiés et situés sous le miroir, semi réfléchissant en son centre. Depuis cette époque, les grands principes de fonctionnement d’un appareil photo reflex n’ont guère changé. La visée reste optique et TTL et le passage de l’argentique au numérique a simplement consisté au remplacement de la pellicule argentique par un capteur numérique.
Naissance des hybrides
Lorsqu’en 2008, Olympus et Panasonic dévoilent au public les principes de leur système micro 4/3, ils posent les bases de ce que l’on appellera tout d’abord compacts à objectifs interchangeables avant que cette catégorie d’appareils ne soit rebaptisée hybride en français et mirrorless en anglais. Comme les compacts numériques de l’époque, mais en disposant d’une baïonnette pour changer à loisir d’objectif, ces appareils se trouvent dépourvus de visée optique et reposent sur une visée entièrement électronique sur écran.
Basée sur les informations reçues par le capteur de prise de vue, elle est elle aussi qualifiée de TTL puisqu’elle retranscrit l’angle de champ et l’ouverture de l’objectif et tient compte d’éventuels filtres placés sur le devant. Un hybride n’a donc plus besoin de miroir devant le capteur, ni de pentaprisme pour redresser la visée. Toutes les mesures de lumière et d’autofocus sont effectuées directement sur le capteur de prise de vue.
Très gourmande en énergie car elle repose essentiellement sur des calculs électroniques et un affichage par écran, cette catégorie d’appareil s’en trouve néanmoins favorisée par une plus grande discrétion, il n’y a plus de bruit de miroir qui bascule à chaque déclenchement, et par des analyses plus poussées tenant compte du sujet qui sera photographié.
Avec un hybride, il est donc possible de faire la mise au point par autofocus sur pratiquement tout le champ photographié tandis que les algorithmes d’analyse assurent la reconnaissance d’un grand nombre de sujets, pour les suivre précisément dans leurs déplacements ou pour réaliser l’autofocus finement sur l’oeil par exemple. Ces fonctionnalités évoluées en photo comme en vidéo expliquent pourquoi pratiquement toutes les marques à l’exception de Pentax ont aujourd’hui fait le choix de se tourner vers les technologies hybrides.
A l’EFET Photographie, les étudiants peuvent s’essayer à toutes ces nouvelles technologies hybrides grâce aux matériels à disposition. La formation dispensée sur le campus parisien permet aux étudiants de devenir des professionnels du secteur de la photographie.