Tous les objectifs du marché sont désignés par leur focale. Néanmoins, cette dernière ne suffit pas toujours à anticiper sur le champ réellement couvert à la prise de vue. Ce qui incite à employer le termes de « focale équivalente en 24×36 ». Explications.
Avec l’ouverture maximale du diaphragme, la distance focale est une des principales caractéristiques d’un objectif. Exprimée en millimètres, elle tire son nom d’une grandeur optique bien précise : la focale image est la distance qui sépare le centre optique d’une lentille de son foyer image, point de convergence des rayons lumineux issus d’un objet situé à l’infini.
Autrement dit, la focale d’un objectif désigne la distance entre son centre optique – appelé point nodal dans le cas de ces systèmes composés de plusieurs lentilles – et le capteur lorsque la mise au point est réalisée sur l’infini. Si la focale est courte, les rayons lumineux qui traversent l’objectif sont donc réfractés avec un angle d’incidence plus important que lorsque la focale est plus longue. La focale a par conséquent une relation directe avec l’angle de champ .
La notion d’angle
Si la focale désigne bien une caractéristique intrinsèque de l’objectif, l’angle de champ est une information plus utile en photographie. Car il est plus aisé de comprendre qu’un objectif de 100° d’angle couvre une scène plus large qu’un autre de 15° qui réalisera un plan serré. Or l’angle de champ couvert par l’objectif dépend de sa focale, mais aussi de la surface du film ou du capteur utilisé.
Considérez pour comprendre qu’utiliser un petit capteur revient au même qu’effectuer un recadrage dans l’image projetée par l’objectif. Un objectif de 50 mm couvre donc un angle de champ plus réduit si l’image est faite avec un capteur APS-C d’environ 16×24 mm qu’avec un capteur 24×36 mm. Réciproquement, le champ couvert est plus large si ce 50 mm est utilisé sur un appareil moyen format au capteur de 33×44 mm.
La référence 24×36
L’histoire ayant fait du format 24×36 une référence en argentique, on a pris pour habitude de considérer le 50 mm, couvrant alors 46° d’angle de champ, comme une focale « normale », les plus courtes focales comme des grands-angles et les plus longues des téléobjectifs. Lorsqu’un objectif est utilisé sur un autre format de capteur ou de film, on parle donc de sa « focale équivalente en 24×36 ». Cette valeur désigne la focale d’un objectif qui en 24×36 embrasserait le même angle de champ. Si le 50 mm, et plus précisément le 43 mm, est la focale standard en 24×36, c’est parce qu’il correspond à la taille de la diagonale du capteur.
Celle d’un APS-C est de 28 mm chez la plupart des marques et de 26,7 mm sur les capteurs Canon. Ces valeurs correspondent donc à celles des focales standard pour chaque format et embrassent le même angle de champ qu’un 43 mm en 24×36.
À chacun son coefficient
De cette notion vient alors celle de « coefficient de correction de focale ». C’est le facteur à appliquer pour connaître la focale équivalente d’un objectif utilisé avec un capteur donné. 43/28 = 1,5 correspond au facteur des APS-C les plus courants et 43/26,7 = 1,6 celui des modèles Canon. Ce facteur est de 2x pour les capteurs 4/3 et environ 0,8x pour le moyen format, plus grand que le 24×36.
Un objectif de 50 mm utilisé sur un appareil APS-C, Sony par exemple, embrasse donc un champ équivalent à celui d’un 75 mm qui serait utilisé sur un capteur 24×36. Un 100 mm, celui d’un 150 mm, etc. Ce n’est que parce qu’un objectif est utilisé sur un autre format de capteur que l’angle de champ diffère de celui qu’il couvrirait en 24×36 et que l’on parle alors de sa focale équivalente en 24×36 en plus de sa focale réelle.
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