Avec Walker Evans, Robert Frank, William Klein, il figure parmi les très grandes signatures américaines de la Street Photography qui ont été les modèles de toute une génération de photographes par le monde. Comme Klein, Winogrand voulait être peintre et comme lui, il s’est laissé détourner de sa vocation première au cours de son service militaire qui en faisait un photographe. Rendu à la vie civile, le jeune homme devait se lancer dans une carrière exceptionnellement féconde, inspirée par la photogénie de Manhattan et par celle des mégapoles des Etats-Unis comme Los Angeles, San Francisco, Dallas, Houston, Chicago et même par l’Amérique rurale qui l’attirera à sa maturité. La mort survenue à l’âge de 56 ans n’a pas permis à Winogrand de faire le retour que permet parfois le temps de la retraite : les 230 000 clichés contenus dans ses 6500 films 135 n’ont encore pas livré leur trésor, mais l’exposition du Jeu de paume offre déjà la rétrospective la plus large exposée en France. A voir, sans hésiter.
Hervé Le Goff
Gary Winogrand. Jeu de paume, 1, place de la Concorde, Paris 8e, jusqu’au 2 février 2015.