Le rythme est inébranlable, tout s’affole, le temps passe et chacun veut le dépasser… Ces silhouettes, plongées dans un milieu qui nous semble familier, errent dans la ville avec un but ou parfois sans. Mais elles passent, traversent, s’agrègent, attendent, s’arrêtent un instant… Parfois on les croise sans même les remarquer, nos sens se mélangent et on ne voit plus, on ressent plus qu’une présence qui nous frôle. Ces silhouettes sont les nôtres.
J’ai souhaité dans cette série d’images représenter ces corps, ces identités qui se mêlent et se retrouvent parfois, ces voix qui se croisent sans même s’entendre, ces personnes qui deviennent les passants, les piétons et tous ceux que nous appelons les citadins. Si chaque individu, chaque bâtiment se fond dans une masse opaque, hostile ou invisible, dans une autre nuit où il fait bon se perdre si elle nous permet enfin de voir ce qu’il y a au bout de la rue. Nous explorons ce monde que nous croyons connaître, mais qui nous reste absolument étranger…
Victor Drouineau